Nelahozeves (Bohême), 8 septembre 1841 - Prague, 1 mai 1904
Antonín Dvorák est un compositeur encore pauvre en 1875 alors qu'il est déjà l'auteur de trois symphonies et six quatuors, de lieder et de pièces pour piano. Il arrondissait ses revenus en donnant des leçons de piano dans les milieux aristocratiques et bourgeois de Prague. C'est ainsi qu'il fit la connaissance de la famille de Jan Neff, riche commerçant morave qui priait souvent Dvorák de rester après les leçons pour accompagner le couple au piano.
Jan Neff demanda à Dvorák de réaliser l'accompagnement de chansons populaires moraves (la Moravie est une région située à l'est de la Bohême), tirées d'un recueil du mélographe František Sušil (1804 - 1868). Mais Dvorák, selon son habitude, effectua un véritable travail de re-création et, tout en conservant les paroles et l'esprit de ces chansons populaires, composa un accompagnement musical personnel. C'est ainsi que furent écrits, entre 1875 et 1881, 23 duos moraves pour deux voix et piano, répartis en 5 recueils.
La reconnaissance internationale viendra très rapidement grâce à ces duos précisément, puisque Johannes Brahms est favorablement impressionné par ces chants. Il recommande le jeune compositeur à l'éditeur berlinois Simrock qui, désormais, diffusera ses œuvres.
De ce fait, les Duos moraves pour soprano, alto et piano op 32 ont joué un rôle essentiel dans la carrière du compositeur.
Il n'a jamais utilisé de mélodies issues du folklore de son pays, mais souvent ses mélodies et ses rythmes leur doivent une coloration particulière. Œuvres de Antonín Dvorák interprétées par l'ensemble
Duos moraves - op 32
En 1876, Antonín compose son troisième recueil de duos moraves op 32, constitué de 10 chants. Jan Neff fait un somptueux cadeau à Dvorák en faisant éditer à ses frais une sélection de ces lieder et en offre le tirage au compositeur pour le Noël de 1876. D'après Alain Chotil-Fani
